Lorsqu’on arrive à Essaouira, cité blanche sur fond de toile bleue, l’impression de magie, de calme envoûtant qui domine a certainement contribué au développement spontané de l’Art.

 

 

ESSAOUIRA, CITE D’ART ET D’ARTISTES

  Tout commence dans les années 50, avec Boujemaa Lakhdar, très fortement inspiré des Arts et Traditions populaires marocaines. Son authentique créativité et sa culture font de lui le pionnier de la peinture Souirie. Avec lui, la notion de l’Art entre dans les mœurs.

  Hippie oui, mais de la Haute Bohème. Homme  simple, d’une intelligence remarquable, son œuvre complexe est parsemée de signes, de lettres et de symboles, dont il sonde les mystères et traduit la plus secrète alchimie. 

La peinture Souirie, forme d’expression d’où se dégage tant d’émotion est qualifiée d’art singulier, authentique, éloigné de tout académisme et d’influence occidentale. 

  Qu’elle soit naïve, abstraite, figurative…Il y flotte quelque chose de surnaturel; Emplie de traditions africaines, de scènes tribales, les couleurs en sont parfois violentes. 

  Certains peintres d’Essaouira sont imprégnés de l’influence Gnaoua. Parmi eux, Mohamed Tabal emblématique leader de ce style singulier et une grande dame de la peinture Regraguia Benhila, qui nous a quittés en novembre 2009, laissant à la postérité des œuvres tourmentées, hautes en couleur.

  Peu importe leur confrérie secrète, leurs métiers de la terre ou de la mer, les peintres Souiris ont en commun d’exprimer leurs passions, leurs rêves, leurs fantasmes, leurs délires sur un morceau de toile, de bois ou de peau de chèvre … des animaux fantastiques, surréalistes, oniriques, venus de nulle part, des monstres à têtes multiples, des reptiles entrelacés, grouillent ça et là. Sur une idée originale d’Alain Billy, ancien directeur de l’AFME, le Festival de l’Etrange donne chaque année aux peintres Souiris, l’occasion de faire connaître leur style insolite.